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Il existe dans la vie des projets improbables, des idées qui traversent un jour vos pensées mais qu’on n’imagine jamais réaliser. Pourtant, parfois les circonstances ou les personnes de votre entourage peuvent vous embarquer dans un super projet. Un projet qui a du sens et qui fait qu’un voyage ne se cantonne pas à un simple pied à terre touristique.
J’ai eu la chance en 2014 de pouvoir participer à un projet de voyage pas comme les autres.
De quoi s’agissait-il ?
D’un projet de tour du monde en plusieurs étapes où à chacune d’entre elles, Perrine, notre
globe-trotteuse à l’origine du projet, était accompagnée d’un binôme différent, constituée
d’une personne en situation de handicap et d’une personne valide. Dès lors, ce trinôme
partait pour quelques jours à la découverte du pays où ils et elles se trouvaient, à la
rencontre de la population et des us et coutumes locales et surtout à la découverte de la prise
en compte du handicap et des personnes handicapées dans le pays visité. En effet, Perrine,
ergothérapeute à l’époque, avait à cœur de faire de son rêve de tour du monde un voyage
qui ait du sens et que ce ne soit pas une simple découverte touristique des pays visités. Le
projet Handirection du monde a ainsi vu le jour et a donné lieu à l’issue de ce périple de
quelques mois à la parution du livre « Handirection du monde », retraçant les récits des
différents voyages.
Pour ma part, j’ai participé à la dernière étape de ce tour du monde, en terre chilienne, en
compagnie de Perrine et de Nadia, une de mes collègues de travail à l’époque et que je
compte parmi mes amies aujourd’hui. Ce voyage au Chili nous a permis de découvrir ô
combien la société chilienne est proche de celle de la France, notamment à Santiago. Nous
sommes allées à la rencontre d’associations locales, parmi lesquelles Miserricordia et
Fundatio qui chacune à son échelle œuvre dans les quartiers défavorisés de Santiago. Ces
rencontres associatives, nous ont permis de rencontrer des personnes en situation de
handicap mais également de proposer une petite sensibilisation au handicap visuel. Le
soutien de ces associations est un appui considérable pour des personnes confrontées à la
drogue, à la violence et au chômage. Pour les personnes en situation de handicap de ces
quartiers, ces associations constituent un lien social important. Nous avons aussi fait de très
belles rencontres avec Arthuro et Suzy, oncle et tante d’une amie chilienne et qui nous ont
offert l’hospitalité quelques jours. Arthuro, devenu aveugle en raison d’une rétinopathie, a
partagé avec nous son histoire. Il nous a expliqué son changement de profession à la suite de
sa cécité, devenant kiné à temps partiel au sein d’une entreprise, alors qu’autrefois il était
directeur de banque. Il nous a permis ainsi de découvrir les actions de l’État à l’adresse des
personnes handicapées en termes d’insertion professionnelle. Nos pérégrinations nous ont
également menées dans le sud du pays dans une petite ville du nom de Chochol qui signifie
« murmure de l’eau » en Mapuche. Nous avons pu séjourner dans un gite tenu par une
famille mapuche. Cette rencontre nous a donné l’opportunité de découvrir certaines
caractéristiques de la culture mapuche et d’observer comment le tourisme constitue une
alternative pour la préservation du patrimoine local. En outre, nous avons eu la chance de
rencontrer une « curendera », une guérisseuse, nous permettant d’appréhender l’approche traditionnelle de la santé et la perception du handicap dans la culture mapuche. Ce voyage a
été si riche en rencontres et expériences qu’il est difficile de tout rapporter ici.
Ainsi, toutes les expériences vécues aussi bien au Chili que dans les autres pays de ce tour dumonde (Roumanie, Canada, Madagascar, Cambodge, Rwanda, la Réunion, Indonésie,
Maroc) ont été autant d’occasions de montrer des similitudes avec la France, comme des
différences notables de pratiques dans la prise en charge du handicap. Malgré les différences
culturelles, le manque de moyens parfois selon les pays, les différences de perception du
handicap ont été des sources de richesses inestimables. Notons, par ailleurs, que si ce projet
a reposé sur le fait d’effectuer un voyage où chaque étape avait du sens, il est important de
souligner qu'il avait aussi une autre visée. En effet, cela a été l’occasion pour certaines
personnes handicapées engagées au sein de Handirection du monde d’être actrices de ce
projet, en participant à l’organisation de chaque étape, à la recherche de financements et de
partenaires locaux. On pourrait imaginer qu’il n’y a rien de bien exceptionnel dans cette
implication. Pourtant, si ces personnes en situation de handicap ont très souvent participé à
des voyages, elles en étaient plutôt les bénéficiaires. La prise en charge de leurs familles ou
des associations qu’elles fréquentent ne leur avait pas, pour certains et certaines, attribué un
degré d’autonomie comme celui proposé au travers de ce défi de tour du monde. Ce projet a
constitué un dépassement de soi à bien des égards : partir à l’inconnu, avec des personnes
que l’on ne connaît pas toujours ou que l’on ne connaissait pas avant de s’engager dans le
projet, s’adapter aux difficultés, organiser et planifier des déplacements notamment lorsque
certaines contraintes médicales et certaines particularités de situations de handicap entrent
en ligne de compte, sont autant de défis qui ont été surmontés par la team de globe-trotteurs
et globe-trotteuses de Handirection du monde.
La crise du coronavirus a ébranlé de nombreuses certitudes pour beaucoup d’entre nous.
D’autres sont plus que jamais convaincus que le temps est venu de changer les choses. La
quête de sens de nos modes de vie est à l’ordre du jour. Nos habitudes sont bousculées, nos
vacances et voyages eux-mêmes le sont. Alors pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable ?
Vivre des projets impensables et se permettre de donner du sens à ce que l’on fait. Il y a
toujours un enseignement à tirer de nos expériences, quelles qu’elles soient.
Pour ma part, peut-être n’aurais-je plus l’occasion de participer à un projet tel que
Handirection du monde. Néanmoins, j’ai pu vivre cette aventure, en grande partie grâce à
Guillaume Benhamou, un bénévole très engagé de Starting-Block, qui a su m’embarquer sur
ce projet. Si ma mémoire ne me fait pas trop défaut, il m’a appâté en me disant : « Carla, je
sais que tu es quelqu’un qui aime bien les défis et les projets un peu fous. J’ai un projet à te
soumettre et quelqu’un à te présenter ». Vous connaissez la suite. Si jamais vous avez un
Guillaume sous le coude, qui vous propose un super projet ou que vous êtes ce type de
personne qui entraîne les autres sur des chemins de traverse, allez-y. On récolte souvent
beaucoup plus que ce que l’on sème. Allez vous enrichir à la rencontre des autres et profiter
de cette période estivale pour faire un voyage qui a du sens pour vous. Nos voyages peuvent
aussi être des sources de changement.
24 et 25 avril |
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Formation Civique et Citoyenne - Genre et inégalités |
15 et 16 juin |
Formation Civique et Citoyenne - Handicap et inclusion |
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